Le compte épargne-temps (CET) vous permet de stocker des jours de congés non pris ou des sommes d’argent issues de diverses sources, pour ensuite les utiliser selon vos besoins. Vous pouvez choisir de transformer ce temps épargné en congés rémunérés ou en complément de rémunération, immédiat ou différé. Cette flexibilité vous offre la possibilité de gérer votre temps de travail et vos ressources financières avec plus d’autonomie.
Ce dispositif est mis en place par accord collectif ou convention d’entreprise, ce qui signifie que ses modalités varient selon votre lieu de travail. Cela inclut les règles d’alimentation du CET, son utilisation et la gestion des droits acquis, notamment en cas de rupture de contrat. Vous pouvez ainsi adapter votre utilisation du CET à votre situation professionnelle et personnelle.
En comprenant comment fonctionne votre CET et ce que votre convention collective prévoit, vous pourrez maximiser ses bénéfices, qu’il s’agisse d’une pause temporaire ou d’un complément de revenu. Vous disposerez d’un outil concret pour mieux équilibrer vie professionnelle et temps libre.
Points clés à retenir
- Vous pouvez convertir vos jours non pris en congés ou en argent selon les règles de votre entreprise.
- Le fonctionnement du CET dépend des accords collectifs en vigueur dans votre entreprise.
- Les droits acquis sur le CET sont garantis et peuvent être utilisés même en cas de départ de l’entreprise.
Principes et fonctionnement du Compte épargne-temps (CET)
Le Compte épargne-temps vous permet d’accumuler des droits liés à vos congés non pris ou à d’autres sommes versées. Il fonctionne comme un outil de gestion du temps de travail, adaptable aux besoins spécifiques de chaque entreprise et secteur.
Définition et objectifs principaux
Le CET est un dispositif facultatif qui vous offre la possibilité d’épargner des jours de congés ou des heures de repos non prises. Ces droits peuvent être transformés soit en périodes de congé rémunéré, soit en rémunération différée ou immédiate.
L’objectif principal est de vous permettre une meilleure gestion de votre temps de travail, en vous offrant plus de flexibilité pour moduler vos absences. Le CET vise à valoriser votre temps, en utilisant soit des jours de congés excédentaires, soit des sommes affectées selon les règles négociées.
Les règles de mise en place et d’utilisation sont fixées par accord collectif ou convention d’entreprise. Elles garantissent la sécurisation de vos droits, notamment en cas de rupture de contrat.
Bénéficiaires : salariés et secteurs concernés
Le CET s’adresse à la grande majorité des salariés des secteurs privé et public. Vous pouvez en bénéficier si votre employeur a mis en place ce dispositif via un accord ou une convention collective.
Dans la fonction publique, le CET est aussi accessible avec des règles spécifiques, vous permettant d’épargner vos droits selon des modalités adaptées au secteur. Dans le privé, le CET est souvent négocié au niveau d’entreprise ou de branche.
Toutes les catégories de salariés peuvent alimenter leur CET, sous réserve des plafonds et conditions définis. Il est important que vous consultiez les accords applicables à votre entreprise pour connaître vos droits exacts.
Avantages pour les salariés et les employeurs
Pour vous, le CET représente une source de flexibilité. Vous pouvez utiliser vos droits épargnés soit pour prendre des congés rémunérés à un moment choisi, soit pour obtenir une compensation financière, immédiate ou différée. Cela facilite la gestion de périodes d’inactivité ou de projets personnels.
Pour l’employeur, le CET permet d’améliorer la gestion des ressources humaines. Il favorise la fidélisation en offrant des options motivantes et contribue à éviter des absences imprévues. Le dispositif peut aussi aider à réguler la charge de travail sur l’année.
Le CET est donc un outil gagnant-gagnant, modulable selon les négociations. Il vous garantit aussi une protection financière, notamment par une garantie légale des droits acquis.
Mise en place et gestion du CET en entreprise
Pour instaurer un Compte Épargne-Temps (CET), vous devez respecter un cadre spécifique défini par des accords collectifs et des modalités de gestion claires. La mise en place nécessite une négociation avec les partenaires sociaux et une organisation rigoureuse pour son alimentation et son utilisation.
Conditions et procédures d’ouverture
Le CET ne s’instaure pas automatiquement dans votre entreprise. Son ouverture repose sur une convention collective, un accord d’entreprise ou, à défaut, un accord de branche. Ces documents définissent les règles précises d’alimentation, d’utilisation et de gestion du compte.
Il est obligatoire d’associer le comité social et économique (CSE) ou, en leur absence, les délégués syndicaux et les syndicats pour négocier les modalités du CET afin d’assurer la transparence et la légitimité du dispositif.
Vous devez informer vos salariés sur les conditions de fonctionnement, en tenant les textes réglementaires accessibles dans l’entreprise. En cas de création, vous transmettez aussi un exemplaire de l’accord à la DREETS (Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités).
Accords collectifs et négociation collective
La négociation collective est au cœur de la mise en place du CET. Vous engagez les discussions avec les représentants du personnel pour conclure un accord collectif qui régit les modalités spécifiques adaptées à votre entreprise.
Cet accord doit préciser :
- les modes d’alimentation du compte,
- les droits et limites,
- les conditions d’utilisation et de liquidation,
- les modalités spécifiques en cas de transfert des droits en cas de rupture de contrat.
Si aucun accord n’est signé, le CET ne peut pas être instauré par décision unilatérale. Vous devez vous assurer que la négociation respecte le cadre fixé par le Code du travail et les conventions collectives applicables. La participation du CSE est souvent obligatoire pour valider ce processus.
Modalités de gestion et d’alimentation du CET
La gestion du CET se fait selon des règles définies dans l’accord négocié. Vous pouvez choisir d’alimenter le compte en heures supplémentaires ou en jours de congés non pris. L’alimentation peut aussi se faire en argent, mais uniquement par des sommes non dues au salarié.
Pour la gestion pratique, il est conseillé d’instaurer un suivi clair du compteur de temps ou des sommes, souvent avec un logiciel dédié. Vous devez aussi prévoir un dispositif d’information régulière au salarié sur le solde et les droits acquis.
L’accord doit également prévoir les conditions de transfert des droits vers un nouvel employeur ou vers des dispositifs comme un plan d’épargne salariale. En cas de défaillance de votre entreprise, une garantie financière doit protéger les droits acquis, notamment au-delà d’un plafond fixé à 92 736 euros par salarié.
Utilisation du CET par le salarié
Lorsque vous utilisez votre compte épargne-temps (CET), vous pouvez choisir d’y affecter plusieurs types de droits liés à votre temps de travail, votre rémunération ou vos congés non pris. Les modalités d’utilisation dépendent de votre accord collectif, qui fixe les conditions et limites. Vous pouvez convertir certains jours en complément de revenu ou transférer vos droits si vous changez d’employeur.
Types de droits pouvant être utilisés
Le CET peut contenir plusieurs types de droits que vous pouvez mobiliser à votre convenance :
- Jours de congé payés acquis au-delà de la 5e semaine obligatoire.
- Jours de RTT non pris dans le cadre du temps de travail.
- Congés supplémentaires liés à des accords conventionnels.
- Heures supplémentaires transformées en temps ou en argent.
- Autres rémunérations variables, comme primes d’ancienneté ou 13e mois.
Ces droits sont cumulables sur votre CET, vous offrant une souplesse dans la gestion de votre temps et vos revenus.
Conditions d’utilisation et limites
L’utilisation de vos droits sur le CET est encadrée par la convention ou l’accord collectif de votre entreprise. Vous devez donc respecter les règles suivantes :
- La demande d’utilisation doit souvent être validée par votre employeur.
- Il peut exister un plafond d’accumulation, fréquemment fixé à 94 200 € de valeur monétaire.
- Certains droits peuvent être utilisés seulement après un certain délai d’acquisition.
- L’utilisation peut prendre la forme de congés payés, d’absences rémunérées ou de conversion en argent.
Le cadre fixé par l’accord collectif est essentiel pour savoir quand et comment mobiliser vos droits.
Monétisation et complément de rémunération
Vous pouvez demander, sous conditions, la conversion de jours inscrits sur votre CET en argent. Ce complément de rémunération peut provenir :
- De jours de congé non pris au-delà des cinq semaines légales.
- De jours acquis par fractionnement ou issus de dispositions conventionnelles.
- Des heures supplémentaires si elles ont été affectées sur le CET.
Cette monétisation peut être immédiate ou différée selon l’accord collectif. Elle vous permet de percevoir un revenu supplémentaire sans prendre de temps d’absence.
Transfert et liquidation des droits
Si vous quittez votre entreprise, vos droits inscrits sur le CET peuvent être transférés à un nouvel employeur, à condition que l’accord collectif le prévoie.
En l’absence d’accord de transfert, vous pouvez demander à faire consigner vos droits auprès de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Cette consignation sécurise vos droits et vous permet de les débloquer à tout moment, que ce soit par paiement ou transfert vers un nouveau plan d’épargne salariale.
La liquidation de votre CET peut également intervenir en cas de rupture du contrat, avec une indemnisation correspondant à la valeur acquise de vos droits.
Cas particuliers et options d’utilisation avancées
Le CET offre une grande souplesse, notamment avec des dispositifs d’épargne associés et des modalités spécifiques en cas de congés particuliers ou de rupture de contrat. La gestion des droits, garanties et transferts en cas de changement d’employeur sont également cruciaux pour sécuriser vos acquis.
Plans et dispositifs d’épargne associés
Vous pouvez transférer tout ou partie des sommes accumulées sur votre CET vers des plans d’épargne comme le PEE (plan d’épargne entreprise), le PEI (plan d’épargne interentreprises), ou le PERCO (plan d’épargne pour la retraite collectif). Ces transferts doivent respecter les règles définies par l’accord collectif ou les règlements des plans d’épargne salariale.
Le Plan d’Épargne Retraite (PER), dont la version collective est souvent proposée, permet également d’alimenter votre épargne retraite via le CET, favorisant une optimisation fiscale.
La mobilité entre ces dispositifs facilite la gestion de votre épargne salariale tout en maintenant l’avantage de rémunérations différées ou exonérations fiscales. Vous devez donc bien vérifier les conditions prévues pour chaque plan afin d’en bénéficier pleinement.
Utilisation pour congés spécifiques et rupture du contrat
Le CET peut être utilisé pour financer des congés spécifiques comme le congé sabbatique, congé parental d’éducation, ou congé sans solde. Ces options vous permettent de prolonger votre temps d’absence tout en percevant une rémunération partielle ou complète, selon les règles négociées.
En cas de rupture du contrat de travail, que ce soit une démission, un licenciement ou un départ à la retraite, vous avez droit à une indemnisation correspondant aux jours épargnés sur votre CET. Vous pouvez également choisir, en accord avec votre employeur, de demander la consignation des droits auprès d’un organisme tiers comme la Caisse des Dépôts et Consignations.
Cette consignation garantit la conservation de vos droits, avec la possibilité de débloquer ces fonds ultérieurement sous conditions, sans perdre les sommes accumulées.
Garanties, assurances et gestion des droits en cas de changement d’employeur
Vos droits sur le CET bénéficient d’une garantie financière, notamment par l’AGS (Association pour la Garantie des Salaires), qui couvre votre épargne jusqu’à un plafond fixé (94 200 € en 2025). Si le montant dépasse ce plafond, l’employeur ou l’accord collectif doit mettre en place un dispositif d’assurance ou une garantie financière.
Cela peut être une caution fournie par une compagnie d’assurance, une banque ou un établissement financier habilité. Cette garantie protège vos droits en cas de défaillance de l’employeur.
En cas de reprise d’entreprise ou de changement d’employeur, la convention qui institue le CET définit les modalités de transfert des droits. À défaut, vous percevez une indemnité ou pouvez consigner vos droits. Ce cadre assure la continuité de votre épargne même lors de changements professionnels.
Foire aux questions
Le Compte épargne-temps vous permet d’accumuler des jours de congé non pris ou des sommes d’argent sous certaines conditions. Vous pouvez utiliser ces droits pour compléter votre rémunération, prendre des congés ou transférer des fonds selon des règles précises.
Quelles sont les conditions pour bénéficier d’un Compte épargne-temps ?
Le CET est mis en place dans votre entreprise par une convention ou un accord collectif. Vous devez bénéficier d’une telle mise en place pour alimenter votre compte en jours de congé ou en sommes d’argent.
Comment les droits acquis sur un CET peuvent-ils être utilisés ?
Vous pouvez utiliser vos droits pour recevoir une rémunération immédiate ou différée. Vous avez aussi la possibilité de les échanger contre des congés, financer des absences spécifiques ou réduire votre temps de travail progressivement.
Est-il possible de transférer les droits d’un CET vers un plan d’épargne retraite ?
Oui, selon les dispositions prévues dans l’accord collectif ou les règlements de votre entreprise, vous pouvez transférer tout ou partie des unités monétaires de votre CET vers un plan d’épargne retraite collectif, un PEE, ou un PEI.
Quelles sont les règles de plafonnement pour les jours épargnés sur un CET ?
Seuls les jours de congé excédant 24 jours ouvrables peuvent être versés sur le CET. Pour la monétisation, seuls les jours dépassant la limite de 30 jours de congés payés sont convertibles en argent.
Comment se passe la monétisation des jours de repos sur un Compte épargne-temps ?
Les jours épargnés peuvent être convertis en compensation financière, soit immédiatement, soit différée. Les droits convertis en argent sont garantis par une assurance ou une garantie financière, notamment au-delà d’un certain plafond fixé par la loi.
Quelles sont les conséquences d’un départ de l’entreprise pour le solde du CET ?
En cas de rupture de contrat, vous recevez une indemnité correspondant à la valeur monétaire de vos droits acquis si aucun transfert n’est prévu. Vous pouvez aussi demander la consignation des sommes auprès d’un organisme tiers pour un déblocage ultérieur.

Ana Dupont, titulaire d’une licence en sciences politiques de l’Université de Bretagne Occidentale, est une journaliste et rédactrice freelance passionnée. Basée en Normandie, elle se spécialise dans l’accès à l’information sur les prestations sociales. Son blog offre des analyses perspicaces pour démystifier les complexités administratives, aidant ainsi ses lecteurs à comprendre et à naviguer dans les systèmes de prestations.


